Les pirates conquièrent–ils la vie politique internationale ?

5 Décembre 2012



Chaque personne qui a récemment feuilleté la presse allemande sait que le titre de cet article n'est pas une mauvaise blague. Le 24 et 25 novembre, le Congrès national du parti pirate allemand a eu lieu à Bochum. Après une longue pause de plusieurs mois, le jeune parti a attiré encore une fois l’attention des médias. Durant ce rassemblement, les 2000 participants ont précisé le programme du parti et défini leur position par rapport à l’économie et à la politique internationale et européenne.


Les pirates conquièrent–ils la vie politique internationale ?
Ce qui nous intéresse, c’est le rôle même du parti pirate au niveau international. Qui sont ces « nerds informatiques » remplissant les parlements européens ? D'où viennent-ils ? Quelles sont leurs intentions ? Quelle est la direction de leur bateaux ?

En janvier 2006, le premier parti pirate était fondé en Suède, nommé Piratpartiet. Le nom « parti pirate » a été choisi grâce aux néologismes créés par l’industrie musicale et médiatique, comme « copies pirates » ou « piraterie ». Les « nerds » de Scandinavie ont proclamé une lutte infatigable pour la défense du partage de la culture et de l’information et pour le renforcement d'une réelle démocratie.

Le mouvement s’est rapidement répandu, amenant à la fondation des partis pirates français et allemand en juin et septembre 2006. En principe, le mouvement était classé comme une bluette, des activités bénignes d’un groupe marginal qui ne méritaient pas d’attention. Mais l’élection du Piratpartiet, élu à 7,1 % au Parlement européen en 2009, a bouleversé la politique suèdoise. Un développement semblable pouvait être observé en Allemagne au printemps 2012 quand les pirates ont « abordé » les Landtage de « Nordrhein-Westfalen », « Schleswig-Holstein » et « Saarland » après un grand succès à Berlin en automne de 2011.

Les pirates conquièrent–ils la vie politique internationale ?
Les médias se sont demandé quelle était la raison de leur succès ? On a essayé de justifier leurs résultats par la frustration et le désespoir des électeurs par rapport aux partis établis. Mais on s'est aussi demandé si leur programme avait convaincu les électeurs. Internet et la liberté d’information seraient des sujets en accord avec notre temps. De plus, le parti recrute des militants avec la promesse que chaque adhérent peut s’engager pour représenter les pirates. Idée inimaginable dans les grands partis.

Malgré une absence dans les médias, l’organisation du Congrès du parti pirate allemand montre que le mouvement ne s'est pas éteint. Une organisation non-gouvernementale, « Pirates Partie International (PPI) »,  s’occupe même de la coordination des partis pirates nationaux. 

Un parti pirate au niveau européen est sur le point de naître afin de participer aux prochaines élections parlementaires. Enfin, il ne faut pas oublier la popularité actuelle du groupe en Autriche, en République Tchèque et en Grèce.

Si le parti veut s’établir dans la vie politique, il devra abandonner quelques illusions. Mais il est important de noter que la plupart de leurs adhérents ne sont que de jeunes moussaillons, et non pas des vieux loups de mer ! 

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Manuel Leidinger
Je suis Manuel, étudiant ERASMUS en Droit à l'Université Lyon II. Je viens d'Allemagne mais j'ai... En savoir plus sur cet auteur